5.20.2014
Derrière une maison demain
Encore faut-il avoir envie de raconter
ses trous de mémoire en montant l'escalier, ou ailleurs
idées qui restent accrochées aux objets, qui passent
aux lieux
m'oublient
vite
encore faut-il
faire avec cette impression
le temps de
C'est drôle, ce qu'il y a au-dedans, ce confinement, il faudra s'y refaire
être encore avec
"Les yeux fermés, les yeux ouverts"
mais seule - seule
le temps de
savourer l'amer, l'ennui, le vide
le tourne-en-rond
l'à-quoi-bon
d'y goûter et d'attendre
mes trous de mémoire en montant l'escalier, ou ailleurs
où flottent les mots des autres & (comme ceux d'une autre)
les miens
être encore avec les "Lignes de fuite"
Marcher dans Londres en suivant le plan du Caire
c'est ça
exactement ça, que je fais, en ce moment
ce décalage
ce décalage de tout
et de moi-même
derrière une maison demain
dans des chemins derrière
un jardin, une lande
sauvage
future horizontale, hautes laîches
frôlement des couvées, des couleuvres, des oiseaux
envols par vagues
déroulements en chemins
(mer est en bout de lande/ et j'ai écrit de langue) vers cordon de galets
mer est en bout de lande vers débouché secret
grande ouverture, gueule d'océan
pour moi, claustrophobe
il faut dire que j'ai en tête, en plus du reste, cette lande
un lieu, qui chaque nuit m'éveille
Je cherche un endroit où aller, disais-je
j'ai bien peur d'avoir trouvé
moi c'est le trajet qui m'éveille
la possibilité d'aller
de l'un à l'autre, et partout
des trous de mémoire en montant l'escalier, ou ailleurs
une façon de quitter cet endroit peut-être
d'oublier
vite
de disparaître
moi c'est l'entre deux qui m'éveille
le centre et le bout de la terre
le sol, l'océan
la limite, le tout, la partie
les lignes nouvelles où dérouler mes pas
je ne m'arrête pas (c'est la peur de m'arrêter qui m'éveille)
j'agrandis le cercle
en tirant sur les fils - tant que ça vient je tire
je m'installe là : ici
et ailleurs
je veille.
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