10.02.2015

50 bouger doucement les mains


Bouger doucement les mains pour fabriquer une petite transe. Des traits échappent et se dispersent. Ramassage des bribes plus tard.

9.24.2015

49 tout en haut d'une haute tour


Tout en haut d’une haute tour, retenue par : les cheveux, un sort, de justesse, comme à l’intérieur d’une coquille que traverse seulement le vent, j'écoute, j'attends. 

9.23.2015

48 au pied levé


Au pied levé, marche d’escalier, pierre branlante, clou rouillé dans ma voûte tendre, mon pas trois fois mal posé, sur cette île comment aborder ?

9.18.2015

Exposition des dessins à la Librairie & Curiosités, à Quimper 
du 23 septembre au 17 octobre 2015

Rencontre autour des livres, avec les éditions du Chemin de fer 
le 25 septembre à la Libraire & Curiosités
le 26 septembre à l'Ivraie, à Douarnenez





47 héron venu


Héron venu chiper carpe à l’aube dans l'auge du jardin. Large envol. Sinon, rien.

9.08.2015

46 nous ne sommes pas peur


Nous ne sommes pas peur, marchons jeunes et dansons vivants sans penser : où s’envolerons nous, oiseaux ?

9.04.2015

45 flou devant derrière


Flou devant derrière. Sur la longue distance de la baie on prend pour départ un milieu, on revient de nulle part.

8.04.2015

7.10.2015

41 lignes à démêler


Lignes à démêler pour qu'apparaissent, défaits et neufs, comme sur un très ancien parchemin, arbres, branches et rochers. 

7.07.2015

40 partis revenus partis


Partis revenus partis. Par l'écriture prendre l'avion, prendre le train, devancer le corps en marche. Par l'écriture, sur tel chemin qui ne mène nulle part. Chaloupe jetée en mer par l’écriture. Des lignes de fuite et tout ce qui s’ensuit. Votre vieux parler-chien, votre parler-louve inventé et très doux. Par l’écriture jamais revenus, jamais partis, entrés dans l'ici et l'ailleurs, notre insularité. 

6.23.2015

Quelque chose qui est le visible et son tourment




"Il faut avoir infiniment ralenti pour constater cela. Les enroulements, les poussées, les reptations. Jour après jour la quantité des herbes qui sortent de terre. La berge et l'eau qui verdissent ensemble. Le garçon adolescent suit les transformations et ses yeux s'agrandissent. Ses cheveux ont poussé. Ils s'attache à repérer ce qui change et à reconnaître ce qui demeure comme le bruit de l'eau qui coule, n'en finit pas de couler. Son cœur enfle. Cette profusion qui colonise chaque centimètre carré remplit son corps, ses mains, son ventre, sa bouche. Il ne peut plus tout contenir, roule sur la terre, enfouit son visage dans l'odeur des herbes. Il est neuf lui aussi, à nouveau éveillé, sorti de terre, tendre et fragile. Très fragile, très vert. Il palpe la douceur du sol avec ses joues. Approche du vertige, s'étourdit.(extrait de "Ni enfant, ni rossignol")

Le travail associé à la résidence de Grand-Lieu entre 2014 et 2015 s’achève. Un texte et des dessins seront publiés en novembre aux éditions Joca Seria.
J'arrivais avec Fernand Deligny, ses lignes d'erre, le film "Ce gamin-là". 
J’arrivais avec Claude Monet, la très belle biographie de Marianne Alphant, « Une vie dans le paysage ».
Je voulais m'attacher au lieu, par l'écriture et le dessin. Parler du corps et du paysage, d'un indissociable entre corps et paysage. 
Je découvre tout ce qui s'est inséré dans le texte maintenant que la rédaction est achevée, ou plutôt je découvre que Tout s'y est inséré. J'ai déjà écrit un article sur ce Tout : "Je sais qu'on ne peut pas tout embrasser mais il me plaît de dire TOUT...". C'est le désir que le texte devienne le produit d'une expérience, ce condensé. Que les rencontres, les images, les choses vues, lues et entendues le constituent.

"Nous ne sommes pas séparés de la vie au milieu des buissons et des choses communes"écrit Henry Bauchau. "Nous sentons la peau de l'air et pourtant nous demeurons séparés"écrit André Du Bouchet.
Cette empathie première, je la renvoyais à l'enfance et à l’art.
Mon texte parle depuis le lieu du lac de l’idée de nature. Enfants, adolescents, danseurs, personnages mythologiques ou promeneurs, tous en sont les acteurs.

Dans un colloque sur la science et le sensible, Georges Didi Huberman parle de la lumière des lucioles par opposition à la lumière des projecteurs. Il parle de la visibilité médiatique qui fait du “regardant, celui qui surplombe le regardé”, par opposition à une autre vision, celle de Merleau-Ponty, d'un corps voyant qui s'ouvre au corps visible dans le même temps qui celui-ci est ouvert, par le regard, par le désir. Il parle de la dimension érotique de la perception. 
J'écoute Didi Huberman et je retrouve mon idée de non-séparation, c'est à dire de connivence. Une relation impliqué, affective, avec le monde.

Depuis le début c'est ce sillon que je creuse. Au centre il y a la question de la perception. "Une pulsation, dit Merleau-Ponty cité par Didi Huberman, qui va de l'être à l'expérience et de l'expérience à l'être. Et qui amène Merleau-Ponty à penser quelque chose comme un baiser, un acte des lèvres adressé au visible et dans le visible."

“Quelque chose qui est le visible et son tourment”, note elle-même Marianne Alphant en parlant de Claude Monet. 

"Sur l'îlot minuscule, l'adolescent si bien caché regarde le reflet du ciel. La mousse, près de l'écran d'eau douce, transpercée par les joncs. Joute des joncs dans l'eau. Pendant que les poissons collent leurs bouches à la peau de ses doigts. Vision où défilent des nuages chargés de feuilles neuves, très pâles. Ses yeux s'emplissent de buées. Les nuages s'amarrent, s'émoussent, se transforment. Se divisent, s'éparpillent. L'œil s'y perd, n'y reconnaît pas son chemin, n'y cherche rien, s'abreuve du fugace, de l'aperçu, de la fragilité des formes. Voir, c'est comme boire, comme avaler, le garçon adolescent est enivré, complètement repu." (extrait de "Ni enfant, ni rossignol")


nénuphars, dessin au crayon à partir des croquis
de résidence ©VG

Narcisse, fresque à Pompéi
























La ville et l'eau

"Ecrire la ville au bord de l'eau", un atelier d'écriture le long du canal de l'Ourcq, par Claire Lecoeuravec "Marcher dans Londres en suivant le plan du Caire".

« On rêve avant de contempler. Avant d’être un spectacle conscient tout paysage est une expérience onirique »,  écrit Gaston Bachelard dans L’eau et les rêves, ouvrage qui donne son nom à la péniche librairie que nous croisons, au fil de l’eau. 
Claire Lecoeur

« C’est une ville, elle a des frontières visibles et des frontières invisibles. On fait un pas de plus pour voir jusqu’où on a le droit d’avancer. » (Marcher dans Londres en suivant le plan du Caire)

/le site des ateliers Claire Lecoeur

6.22.2015

39 les bougés-paysages


Les bougés-paysages, vite débités, mal saisis, en plein vent, désirés, flous, entr'aperçus, ondulants, déployés, sauvages, obscurcis, chevelus friables, collés au ciel, où l’on s’enfonce, et les à pic devant quoi on est bien forcé de s’arrêter.

6.10.2015

38. longtemps j'ai cru chacun de mes choix provisoire

Longtemps j'ai cru chacun de mes choix provisoire, chacune de mes habitations momentanée, comme s'il y avait dans une seule vie une réserve inépuisable d'avenirs. Dépliages qui je le crains s'amenuisent. Faut-il me résoudre au durable ?

6.02.2015

37 à cette extrémité


À cette extrémité, à cette terminaison, mais long le jour, et remonté le temps, et poussée vers (fin du paysage) ce qui reste : luxueuse, la lumière.

6.01.2015

36 être à la fois


Etre à la fois le pain, l’enfant et la forêt, le repas des oiseaux, le lanceur de miettes, le labyrinthe. Écrire est une réponse à la question que vous ne posez pas.

5.02.2015

34. comme un objet qu'on laisse tomber


Comme un objet qu’on laisse tomber, qu'on laisse tomber entre le cœur et l’estomac, dehors bouscule, la peau, inframince, ne protège de rien.

4.28.2015

33 j'irais vers vous


J’irais vers vous naturellement comme je vais vers les chemins, dans les chemins, sans réfléchir. Il n’y aurait pas à réfléchir. Il n’y aurait pas d’hésitations. Des conversations fleuriraient, des portes s’ouvriraient.

4.09.2015

31 dire caillou caillasse


Dire caillou caillasse, la roche basculée dans l’eau. Perdre pied, le fond, la carcasse. Dire rien, retour en bas, on touche le. La pierre, le caillou, la caillasse. 

4.08.2015

Rien que du géographique


Fin du lac, début d'autre chose
Je comprends seulement maintenant cette évidence :
il m'a fallu marcher dans chacun de mes livres - le corps a nécessairement parcouru ces espaces

D'où revenir ?
Où poursuivre ?

Il est question d'un endroit où projeter une suite comme du simple déplacement d'un établi pour dessiner

Propositions d'horizons
Au cœur du lieu, l'ouverture d'un possible,
fragile recommencement

La pierre sur laquelle j'ai posé le pied a basculé dans la rivière aujourd'hui
sol sable — avec quel équilibre se déplacer entre deux textes ?
passer au dessin, toucher au papier, reposer le mental
chercher appui demain ?

Un pas n'est rien d'autre qu'une articulation entre ici et ailleurs.


Merci à Nathanaël Gobenceaux, son texte sur Les Lignes du Monde (& ci-dessous)
à Mathilde Roux pour son travail, 
aux bibliothécaires et aux publics qui ont suivi notre trajet autour du lac 
à Arnaud de la Cotte pour tout le travail, l'accompagnement, l'enthousiasme.




























4.03.2015

30 désir de course

Désir de course. Tout remonter à l'envers. Les morceaux échoués sur le sec et plus bas la ligne montante. Écriture d’eau sur le sol-sable, un chaque fois d’enfance recommencé. 

4.01.2015

Dérives ornementales  
(par Nathanaël Gobenceaux)

Ce texte a été présenté en lecture le 27 mars 2015 à la médiathèque de La Chevrolière (44) dans le cadre d’une invitation de Virginie Gautier, alors en résidence autour du Lac de Grand-Lieu, résidence organisée par l’association L’Esprit du lieu. La soirée était intitulée Dérives géographiques.

Son texte, ICI

3.26.2015

Autour du lac #23 24 25


/ En résidence avec l'association L'esprit du lieu, au lac de Grand-Lieu (44)
Carnet de résidence


Lundi

Salon du livre de Paris au milieu du calme de Grand Lieu. Décalage des temporalités, des rapports. Plaisir de retrouver Anne Savelli, qui m'a précédée au lac, pendant quelques heures. Du tourbillon je note celui des livres ramenés : N47, Maël Guesdon, Antonio Moresco, Philippe Annocque, Alejandra Pizarnik. Programme des jours à venir : lirécrire.



Mardi

Du temps à pleines mains, du temps continu. Ce qui arrivera après je ne le sais pas. Entièrement à ce qui s'est déposé là : du lieu, d'enfance, de mythe et cette question de la séparation de laquelle j'arrive peu à parler, sauf à dire avec les mots des autres : "Nous ne sommes pas séparés de la vie au milieu des buissons et des choses communes" Henry Bauchau. "Je sens la peau de l'air, et pourtant nous demeurons séparés" André du Bouchet. 
L'artiste est peut être celui qui cherche à retrouver l'unité de l'enfant avec le monde, à réduire la séparation. On dit aussi : faire corps.




Mercredi
De l'imprévisibilité (les anguilles du lac viennent de la mer des Sargasses)
Dernière navigation avant le départ, dans les roselières, la terre flottante des levis. Sol mouvant sur lequel poussent des arbres, d'où décollent des oiseaux, canards et grands échassiers, où se cache un jeune sanglier. Est ce qu'on sait tout du lac ? Or ici plus fortement qu'ailleurs il semble que cet enchevêtrement du vivant, de la faune et de la flore, du climat, des amonts et des avals, des lointains et des replis, que toutes ces alliances et ces combinaisons sont en partie inexpliquées et restent imprévisibles. Je ne sais dire combien cela me rassure.

3.22.2015

Autour du lac #19 20 21



/ En résidence avec l'association L'esprit du lieu, au lac de Grand-Lieu (44)
Carnet de résidence


Jeudi
Je me suis assise sur l'unique banc devant le lac pendant une heure, et j'ai pris des notes sur les gens qui arrivaient, leur façon d'appréhender le site. 
En rentrant j'ai pensé à cette part documentaire, dans le dessin comme dans l'écriture. Je crois qu'elle a à voir avec ce mot de relevé : action de noter la configuration, la disposition, c'est à dire une notation à partir du réel qui inclut la notion d'espace. 
Dans "Les Yeux Fermés, Les Yeux Ouverts" j'avais écris : poser un cadre et laisser les choses entrer dedans. Le cadre peut être tour à tour un point de vue, un lieu, une durée. Reste l'importance de cette conduite dans le travail.






Vendredi
L'espace qui appelle l 'autre

"Penser territoires c'est mettre en avant des relations de proximité, des voisinages, des solidarités, c'est imaginer un monde tissé de ressemblances et d'analogies."

Ce que, lisant cette citation de Jean-François Chevrier, je voulais montrer hier soir à la médiathèque de Pont Saint Martin, avec Mathilde Roux, son travail, c'est à quel point ces croisements nous font avancer justement parce qu'ils nous déportent légèrement en dehors de nous-mêmes.

©collage M.Roux "Territoires"








Samedi 
Nous allons saluer le lac tous les trois avant le départ de Mathilde. Au bout c'est un baptême de l'oeil. Les grandes aigrettes par deux font des cercles larges qui nous englobent. L'eau est une grisaille dans la continuité du ciel, un vide où s'arrêtent les corps. 
Un promeneur dit à ses compagnons "c'est l'arbre où on s'arrête"
Cet arbre où
fin des terres
réserve d'espace
on ne saurait fouler au-delà

3.19.2015

Autour du lac #16 17 18

/ En résidence avec l'association L'esprit du lieu, au lac de Grand-Lieu (44)
Carnet de résidence




Lundi
Soleil dans le visage, je ne regarde pas dehors mais j'entends les oiseaux, bouquet de jonquilles sur le bureau, un livre d'Antoine Emaz, les carnets, l'ordinateur. L'adéquation du dehors (ce que j'en vois) et du dedans (ce que j'en sais). C'est ici à nouveau que ça s'écrit, que ça continue, dans le lieu retrouvé du texte.







Mardi
Je surprends un chevreuil, jeune mâle frottant ses bois contre un tronc d'arbre. Il me surveille mais poursuit son ouvrage. La coulée de novembre est toujours là, le passage encore largement emprunté. C'est à ce passage que je pensais cet hiver, en parlant du sentier ouvragé (dentelle de ronces et de branches) que le chevreuil referme derrière lui. Il le referme parce que l'animal sera toujours à distance, toujours dissimulé, plus silencieux, plus rapide, plus agile.




Mercredi
Suivre la route rouge jusqu'à l'arbre en fleur. 
C'est comme une amorce, une préparation.
Après le virage je suis happée par la forêt, les bruits, les profondeurs, les échappées d'oiseaux qui font se retourner et ma déambulation est emportée, inégale - "... or le corps et la tête ne cessent de lier, relier ce qui est à tout ce qui a été, pourvu qu'on veuille bien suivre cette traînée rouge qui fuse du présent. Un fait n'est jamais singulier : s'il touche c'est qu'il est épais." (Antoine Emaz, "Lichen encore") - forêt dans laquelle me reviennent en mémoire vos paroles de mardi, la façon dont les livres vous accompagnent, les émotions qu'ils produisent - s'ils touchent c'est que vous avez fait de la place.

3.09.2015

29 sans ponctuation

Sans ponctuation le sifflet de l'air par la fente du velux. Un fil déroulé, une parole claire.

Repartir

Repartir dans une semaine au lac de Grand Lieu
avec un texte à finir
une série de dessins
des rencontres projetées
avec un atelier d'écriture à mener au bord du lac, nos livres, nos textes, nos voix, nos sandwichs
avec vous
avec les bibliothécaires qui ont suivi et porté le projet depuis le début dans les médiathèques
avec Arnaud de la Cotte, directeur artistique de l'association L'Esprit du Lieu
avec les échos, sorte de réverbérations dans le paysage, d'Anne, de Delphine, de Sylvain
avec Camille et Gregory chargés de leurs appareils de photo
avec Mathilde Roux, auteure et plasticienne, qui mêle textes et cartes en territoires poétiques 
avec Nathanaël Gobenceaux, auteur qui pratique l'écriture du carnet de voyage, la notation géographique à la fois documentaire et poétique, et le dessin
repartir dans une semaine, faire des piles, ne rien oublier
se demander ce que ça peut bien vouloir dire être prête, si c'est ce juste dosage de préparation et d'oubli, d'engagement et d'abandon à l'instant
avec grande hâte de vivre ces rencontres, qu'elles nous embarquent sur de nouveaux lacs inventés par nous pour le moment, le lieu, la soirée.

3.02.2015

28 mais non aucune

Mais non aucune humidité, la seule sécheresse des coups de chien, des digues de béton, des butées.

27 la ligne de chemin de fer

La ligne de chemin de fer qui traverse Rostronen me fait penser à vous, Danielle, vos Dire partis de là, enfuis, échappés. 

2.27.2015

TOUT (notes sur le travail en cours)




TOUT ce qui remonte à la surface du dessin

Ne pas trier ne pas choisir

Accumuler les documents, les lignes

Lier les instants

Le dessin comme reflet. Qui danse la danse de Narcis ? Est-ce lui ou bien TOUT ensemble, la profusion des choses dans le reflet de l'eau ?

C'est rare qu'on puisse dire TOUT, il n'y a jamais tout, on oublie toujours quelque chose, mais là je n'ai rien retranché et il me plaît de dire TOUT.

(je sais qu'on ne peut pas TOUT embrasser)

Les fleurs, c'est ce qui reste quand il n'y a plus personne :
prêle des marais, renouée des oiseaux, patience d'eau (surtout), stellaires, pourpier, amarante, chélidoine, ficaire, renoncule, cardamine, reine des prés, véronique des ruisseaux, verge d'or, campanule, iris, orchis vert...

"J'étais une enfant sauvage comme tous les enfants, j'étais sans âge dans le jardin comme tous les enfants... j'avais des anneaux autour de moi, comme tous les enfants je venais de loin... " (Dorothée Volut)

Narcis est un état d'enfant pris dans l'instant, dans l'illusion du TOUT. 
Fusion, dont son corps. 
Non pas séparé.

J'aurais pu dire aussi la contemplation (elle est incluse).
J'aurais pu parler du garçon adolescent, cet enfant-là qui vit de l'eau. Des enfants qui n'ont pas conscience - j'allais dire d'être (mais je me méfie toujours du dire) - d'avoir (un corps), disait Fernand Deligny.

"Jo i soi neri di amour
Né frut né rosignoul
Dut antéir coma un flour
I brami sensa sen..." (Dansa di Narcis, Pier paolo Pasolini)

Noir d'amour, tout entier comme une fleur. 



/ En résidence avec l'association L'esprit du lieu, au lac de Grand-Lieu (44)
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