/ En résidence avec l'association L'esprit du lieu, au lac de Grand-Lieu (44)
Carnet de résidence
Lundi
Carnet de résidence
Lundi
Soleil dans le visage, je ne regarde pas dehors mais j'entends les oiseaux, bouquet de jonquilles sur le bureau, un livre d'Antoine Emaz, les carnets, l'ordinateur. L'adéquation du dehors (ce que j'en vois) et du dedans (ce que j'en sais). C'est ici à nouveau que ça s'écrit, que ça continue, dans le lieu retrouvé du texte.
Mardi
Je surprends un chevreuil, jeune mâle frottant ses bois contre un tronc d'arbre. Il me surveille mais poursuit son ouvrage. La coulée de novembre est toujours là, le passage encore largement emprunté. C'est à ce passage que je pensais cet hiver, en parlant du sentier ouvragé (dentelle de ronces et de branches) que le chevreuil referme derrière lui. Il le referme parce que l'animal sera toujours à distance, toujours dissimulé, plus silencieux, plus rapide, plus agile.
Mercredi
Suivre la route rouge jusqu'à l'arbre en fleur.
C'est comme une amorce, une préparation.
C'est comme une amorce, une préparation.
Après le virage je suis happée par la forêt, les bruits, les profondeurs, les échappées d'oiseaux qui font se retourner et ma déambulation est emportée, inégale - "... or le corps et la tête ne cessent de lier, relier ce qui est à tout ce qui a été, pourvu qu'on veuille bien suivre cette traînée rouge qui fuse du présent. Un fait n'est jamais singulier : s'il touche c'est qu'il est épais." (Antoine Emaz, "Lichen encore") - forêt dans laquelle me reviennent en mémoire vos paroles de mardi, la façon dont les livres vous accompagnent, les émotions qu'ils produisent - s'ils touchent c'est que vous avez fait de la place.
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