TOUT ce qui remonte à la surface du dessin
Ne pas trier ne pas choisir
Accumuler les documents, les lignes
Lier les instants
Le dessin comme reflet. Qui danse la danse de Narcis ? Est-ce lui ou bien TOUT ensemble, la profusion des choses dans le reflet de l'eau ?
C'est rare qu'on puisse dire TOUT, il n'y a jamais tout, on oublie toujours quelque chose, mais là je n'ai rien retranché et il me plaît de dire TOUT.
(je sais qu'on ne peut pas TOUT embrasser)
Les fleurs, c'est ce qui reste quand il n'y a plus personne :
prêle des marais, renouée des oiseaux, patience d'eau (surtout), stellaires, pourpier, amarante, chélidoine, ficaire, renoncule, cardamine, reine des prés, véronique des ruisseaux, verge d'or, campanule, iris, orchis vert...
"J'étais une enfant sauvage comme tous les enfants, j'étais sans âge dans le jardin comme tous les enfants... j'avais des anneaux autour de moi, comme tous les enfants je venais de loin... " (Dorothée Volut)
Narcis est un état d'enfant pris dans l'instant, dans l'illusion du TOUT.
Fusion, dont son corps.
Non pas séparé.
J'aurais pu dire aussi la contemplation (elle est incluse).
J'aurais pu parler du garçon adolescent, cet enfant-là qui vit de l'eau. Des enfants qui n'ont pas conscience - j'allais dire d'être (mais je me méfie toujours du dire) - d'avoir (un corps), disait Fernand Deligny.
"Jo i soi neri di amour
Né frut né rosignoul
Dut antéir coma un flour
I brami sensa sen..." (Dansa di Narcis, Pier paolo Pasolini)
Noir d'amour, tout entier comme une fleur.
/ En résidence avec l'association L'esprit du lieu, au lac de Grand-Lieu (44)
http://carnetderesidence.blogspot.fr/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire