Pas un
mot, pas une parole
des
V griffés sur le tombant de la fenêtre
une
sorte de falaise, le silence est profond et
le
monde retranché au loin
derrière
des clôtures, des buttes, des fossés
que tu
bordes seulement car
longer
est une tolérance
nulle
traversée qui tienne
chaque
ligne t'arrête, chaque arête délimite un espace
où
circuler
un
couloir entre
les
pierres taillées des trottoirs
tirées
des carrières
tu
regardes, sans rien saisir d'autre
le
revêtement mince
les
pelouses superficielles
les
villes semées sur
les
plaines
où ils
chassaient l'oiseau d'eau
les
carrières converties en étangs de pêche
le
paysage tout entier remonté
à la
surface et
les
hommes comme des bouchons de liège
spectateurs
ballotés aux fenêtres
piétons
s'esquivant sans savoir
s'arrêter
la
violence du train croisé dans l'autre sens
a mordu
contre la vitre
tu te recules tu tiens
à conserver
ta ligne
de
flottaison.
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