Ateliers (avec Laurence D.) à Carpentras, pour mener des ateliers autour des "chemins coutumiers" dans un centre d’accueil de personnes isolées et en grande précarité. Des ateliers qui nous poussent dans nos retranchements, nous forçant à imaginer des solutions d'adaptation à des visites fluctuantes, à un travail dans l’immédiateté, à des difficultés à se poser pour écrire. Il faut que quelque chose à l'intérieur de chacun soit un peu posé, que le corps et l'esprit soient un peu au calme pour écrire. Aussi nous imaginons des formes de prises de notes et d'enregistrements vocaux dedans/dehors, collectes à transformer en récits à partager. Puis nous nous échappons une journée toutes les deux, pour souffler, dans le parc des Baronnies. Visite de l’exposition “La Nuit démesurée” et plongée dans les nuits textuelles de Giono.
"Ma sensibilité, écrit-il, dépouille la réalité quotidienne de tous ses masques ; et la voilà, telle qu'elle est : magique. Je suis un réaliste". J'aime le paradoxe et la qualité magique du réel me parait aujourd'hui très évidente. L'un des buts de l'escapade est une balade nocturne. Marche dans une nuit venteuse sur une route forestière, entre les masses nuageuses et l'odeur des pins, un vacarme d'automne. Dans la descente les cailloux roulent sous nos pieds. tandis qu'en même temps, une tempête de Toussaint frappait la pointe du Finistère. L'ampleur des dégâts dévastait quelques jardins et laissait plusieurs voisins dans le noir, nous faisant réfléchir, une fois de plus, à nos dépendances électriques.
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