Vous êtes assise dans le champ entre les immeubles. A même la terre. Vous avez dégagé une place, piétiné quelques herbes revêches autour de vous. C'est une installation temporaire, vous allez repartir. L'espace est vacant, il est inoccupé. Espace approximatif, mal déterminé, où se perdent les regards. Et il est vrai qu'autour de vous, ce sentiment quasi océanique ― les herbes oscillent comme des vagues en mouvement d'ensemble ― n'est arrêté que par des murs ou une façade d'immeuble, enfoncés dans la végétation profuse, printanière. Nous sommes le 929ème jour du voyage, à Narva(1), en Estonie, tout près de la frontière Russe. Une femme est assise dans les herbes, avec ses enfants, pour un pique-nique le temps d'un après midi.
Terrain vague.
Temps vacant.
Endroit privé de quelque chose qui par son manque nous fait gagner autre chose.
Retrait plutôt que privation. Hors la dynamique urbaine d'habiter, de sécuriser, de produire. Un trou dans le présent productif. Etendue de promesses au milieu desquelles vous vous êtes amarrés.
C'est une ville, tout s'oppose, rien n'est séparable.
The urban order calls to the indefiniteness of the terrain vague(2)
L'ordre urbain lui-même appelle l'indéfinition du terrain vague.
(1) PHOTOS - Voyage d'Olivier Hodasava sur http://dreamlands-virtual-tour.blogspot.fr vendredi 25 janvier 2013, 929ème jour. Merci à lui.
(2)"Terrain Vague" - Un texte d'Ignasi de Sola-Morales, architecte.
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