7.09.2013

Tu peux danser



















Le monorail de Wuppertal passe à 8 mètres au-dessus de la ville, 12 mètres au-dessus de la rivière. Tu as largement la place. Tu peux lever le bras en forme de crochet, d'arceau, y nouer l'air avec le ciel, le métro. 
Tu peux danser sur le terre-plein sous le Schwebebahn pendant que les voitures circulent autour de toi, freinent à peine, qu'on s'interroge.
La forêt aussi est un protagoniste. Elle veille sur les hauteurs. 
Tu danses, tu dis que tu es. 
Crier, aguicher, donner et reprendre, c'est cela être. 

Est-ce que c'est de la danse, est-ce que c'est du théâtre ?

Il s'agissait de reconstruire la ville détruite.

Tu continues ce geste d'attache. 
Comme sur la pierre la mousse. Patiemment. Le lieu fait irruption.

Terre-plein, un rond-point, un carrefour. 
Un endroit où. 
Se mouvoir et s'émouvoir sont une même chose.

La ville aussi est un protagoniste.




Photo extraite du film "Pina", de Wim Wenders