11.29.2023
Écrire pour penser ce qui se trame
11.07.2023
Ateliers à Carpentras
9.19.2023
Ils semblent loin les kilomètres
9.04.2023
En montant dans la vallée de l'Elqui
7.31.2023
Visiter le Museo de los artes precolombiano
Santiago, Chile
6.29.2023
Et donc, ils sont revenus
Et donc, ils sont revenus, les petits poèmes flottants ("lettres-océan"), ces centons écrits à partir du florilège des ( ) de jour. En les proposant pour traduction à Deniz Dagdelen ("Le Dactylo Méditerranéen") ils me sont revenus à l’esprit. Non parce que je les avais oubliés, mais parce que j'ai repris le fil de ces poèmes-trouvés (exactement comme on dirait des enfants trouvés) — poèmes agencés-recueillis, adressés à distance, depuis un ailleurs vers un ailleurs. J'ai nommé la 1ère série, écrite pendant le confinement, Lettres océanes, en clin d’œil à Cendrars : "la lettre-océan n’a pas été inventée pour faire de la poésie mais quand on voyage, quand on commerce, quand on est à bord, quand on envoie des lettres-océan, on fait de la poésie" (B. Cendrars in Feuilles de route). J'en lirai une partie au festival des poésies contemporaines "Et Dire Et Ouïssance", ce vendredi, à Brocéliande. J'en poursuis l'écriture à partir du même dispositif, de coupes et d'agencements de citations, avec ce fil d’ariane qui est une adresse par-delà le temps et l’espace. Ces petites formes sont des respirations en accompagnement de projets plus lents et plus volumineux, de projets associés à des territoires. Et puisque deux chatons juste arrivés nous forcent à garder les portes closes sur le jardin, je nous fais lecture de poésie, Benoit Casas (Combine) et Emmanuel Laugier (Chant tacite), l’un puis l’autre en fin d'après-midi.
6.22.2023
Pause
6.06.2023
Démarrer lentement
5.31.2023
C’est une construction comme j’aime
4.28.2023
Entrer dans l’écriture
4.14.2023
Et parfois il n’y a que cet espace
4.05.2023
Il y a, il y a, il y a
Mardi 4 avril
Il y a, il y a, il y a chaque jour le temps compté. Il y a ce week-end passé dans le jardin. Ce qui s’y construit au fil des années. Et ce qui s’y rejoue à chaque saison. Les journées y sont si pleines que j’entrevois chaque fois la possibilité que cela soit suffisant pour nourrir une vie complète. Mais ce serait trop simple, bien sûr. Il y a ce grand chantier de candidature qui barre toute la semaine et me cloue assise devant l’écran, le dos brûlant. Il y a ce texte inachevable, qui m’oblige depuis des mois à chercher encore, à chercher plus fort — qui me demande plus que ce que je peux donner, repousse chaque fois plus loin quelque chose, mais quoi, exige l’impossible : poursuivre — l’impossible : arrêter. Un texte piège, j’y suis prise, s’y déprendre, l’envoyer.
3.22.2023
Élasticité du journal
Mardi 21 mars
Élasticité du journal. Je crois que mon temps est ailleurs, plus souple, distendu, temps vécu qui fait des boucles d’une chose vers une autre et c’est mieux qu’il en soit ainsi puisqu’on est toujours entre mille et un morceaux qu’il nous faut sans cesse recoudre — temps en pièces détachées — c'est cela le travail du récit : recoudre. Ces derniers jours, le temps de la “rencontre” avec Barbara Glowczewski raccommode 1999 à 2022 ; tandis que celui autour de l’oeuvre de Francesca Woodman en préparation d’une lecture à Douarnenez me fait me retourner vers 2012, 2014, 2020 avec le bel article de Sabine Huynh sur Les yeux fermés, les yeux ouverts, qui commence par « un livre qui hante ». Ils s'écrivent si lentement et longuement, mes livres, j'espère qu'ils hantent un peu, en tous cas ils m'habitent tous ensemble parfois comme un seul texte, si bien qu'il y a souvent un fil de phrase qui traîne et finit par ourler un livre à l'autre. En lecture il s'agit pourtant de réactiver un présent propre au texte, quelque soit l'époque où il fut écrit. À Rochefort-sur-Loire, un an déjà après la parution de Vers les terres vagues. Ou à Douarnenez, huit ans après celle de Les Yeux fermés, les yeux ouverts. Gerry Badger écrit que chaque autoportrait de Francesca enferme un petite pépite de temps et d’espace (a little nugget of time and space) — ce temps long d’exposition qui floute la silhouette est celui qui fait trace puisque, finalement, « le passage est ce qui reste ». Susan Howe, elle, note dans Mon Emily Dickinson, cette phrase qui me plait beaucoup et qui est peut-être le contrepoint de l'idée précédemment formulée — mais elle permet de faire de ce passage même du temps un objet de la poésie : « les liens entre les choses que rien ne relie constituent l’irréelle réalité de la Poésie ».