5.11.2016


Tu peux toujours
tu ne sauras pas remonter à la source
du mouvement pendulaire
qui t’incite
à repartir de A où
les parents de tes grand-parents
furent déposés enfants
placés puis déplacés
un envers déjà profond et
déjà illisible
tu peux toujours filer vers B
t’y maintenir plus ou moins
entre les deux dévier
changer d’avis, de train
tu ne sauras pas ce qui pousse chacun à
(partir à vélo)
(dormir sous une toile de tente)
(vivre sur un bateau)
poursuivre coûte que coûte une route en forme de
vagabondage
comme dans la petite conduite l’eau
tous les contournements possibles ne déroutent pas
son écoulement
tu refuses
de rationaliser tes trouvailles
poursuivant la voie d’un imaginaire jusqu’à l’Orient

où les peintures deviennent des tapis
paysages aériens avec vue plongeante sur le déroulement de chemins 
secondaires
topographie précise
centimètre par centimètre carré
les petites griffures là, sont-elles des points de repère
ou bien des souvenirs
de voyages ?

5.06.2016


Le paysage
vire
sur le pont
il coule
au ras de l'eau
saute le mur
crénelé
(on y accède par une échelle)
les mots
calés en biais
contre la vitre
accostent
quand le train s'arrête
puis repartent 
tu consultes les oracles
(il y a forcément des correspondances
des prolongements)
pour que continue
le monde 
à califourchon sur l'arête d'un toit
le monde marchant
le monde en jogging dans la forêt avec un chien blanc ou, feuilles d'or des couvertures de survie
le monde allongé dessous
tu fermes les yeux
sous tes paupières le monde
clignote amarante, ambre, brique
clignote ocre, cachou
grenat.

5.03.2016

55 étendue

Étendue, vue d’en haut, l’élan dû, dans la pente. Et l’envie. Un seul R à courir ne pourra pas suffire.