Écrire pour penser ce qui se trame. Croiser relier. Cette commande d’un texte sur les sols pour un projet de concert radiophonique, que je ne pouvais refuser, parce que le sol est un objet central de mon travail, que je nommais déjà Sols 1, Sol 2, Sol 3 mes sculptures aux Beaux-Arts, que dans la 1ère note de ce Journal très irrégulier, en 1999, j’évoquai le texte d’Edmond Husserl, L’Arche-terre ne se meut pas, où la question de la terre comme sol est posée sous le prisme de la phénoménologie, et parce que depuis je dessine entre autres des carottages et des éléments de géologie sur les pages du livre Pierres et terrain de Gaston Bonnier (1880). J’avance dans l'écriture de ce texte, "Sols 360°", en attendant une prochaine période de résidence au laboratoire d’archéologie du CNRS, à Rennes, j’avance en coupant mes journées en deux, matins chéris de l'écriture, du temps dilaté de l'écriture qu'il n’est jamais facile de quitter. Avec cette difficulté l'après-midi de passer d’une chose à une autre sans me sentir morcelée, dispersée ou même pétrifiée parfois par la multiplication des fragments. J’ai imaginé une stratégie qui consiste à penser que tout est un seul et même sujet. Un sujet certes mouvant et polymorphe. Animal monstrueux, exigeant, insatiable, qui se nourrit de tout. J’y inclus ma lecture du livre de David Abram, Comment la terre s’est tue (2013), et celle du Manuel de cartographies potentielles : Terra Forma, (F. Aït-Touati, A. Arènes et A. Grégoire) que j'ai réouvert et reste une mine d'inspiration.
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