Le 15 avril 2017 Arnaud de la Cotte venait me rejoindre pour mon arrivée sur la zad. J'avais marché 13 jours, seule. J'étais dans l'intensité de cette expérience. Ce jour-là lui a traversé la Loire, cette frontière liquide. Bac, grand ciel, déjà un voyage. Aller-retour. Entre les deux un moment hors du quotidien. Caméra en main, il en a retenu quelques bribes, montées. Ce qui fait son "Journal filmé" numéro 67. Merci à lui.
©Arnaud de la Cotte "Journal Filmé" 67
En contrechamp voici un fragment du texte écrit à partir de mes prises de notes enregistrées en marchant, #Marchécrire. Mon entrée dans la zad. Le moment qui précède,
"La route en fond sonore, diminuendo. Le bruit de petit marteau d’un pic contre un tronc d’arbre. Mon corps tranquille en apparence. Une acuité particulière. L’intensité est à l’intérieur. Il faut bien choisir son carrefour (pas la route, le chemin, l’ancien chemin de Suez). Tourner ici, entre les deux maisons à chien dont une a hissé très haut un drapeau bleu, blanc, rouge. Marcher n’est pas jouer. Trembler un peu entre Charybde et Scylla. Pénétrer plus profondément. La campagne se réveille. Semble habitée pour la première fois (je ne vois rien, j’entends). J’entends du bruit à travers les arbres. Tape au loin sur du métal. Tronçonne à droite. La campagne est travaillée.
Ralentis, c’est la lande de Rohanne, une forêt sauvage aux arbres très fins. Je ne vois rien j’entends. Un coq. Les animaux rendent le lieu habitable. Le chemin est une ligne parfaitement droite, large et poussiéreuse. Devant moi des portes sont ouvertes. Ce sont deux parois de tôle, des pneus, des planches, des restes de barricades. Un fossé de chaque côté.
Entre, c’est dedans ou dehors. Maintenant c’est dedans.
Avance jusqu’au bout.
Prends à gauche vers le phare, ce phare c’est la bibliothèque.
Ralentis, tu y es presque. Ça n’est pas facile un aboutissement."
Ralentis, c’est la lande de Rohanne, une forêt sauvage aux arbres très fins. Je ne vois rien j’entends. Un coq. Les animaux rendent le lieu habitable. Le chemin est une ligne parfaitement droite, large et poussiéreuse. Devant moi des portes sont ouvertes. Ce sont deux parois de tôle, des pneus, des planches, des restes de barricades. Un fossé de chaque côté.
Entre, c’est dedans ou dehors. Maintenant c’est dedans.
Avance jusqu’au bout.
Prends à gauche vers le phare, ce phare c’est la bibliothèque.
Ralentis, tu y es presque. Ça n’est pas facile un aboutissement."
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